La légende d'Ernie
un héros de Bretagne
Chant 8, Le Pacte
(Autoportrait 1)
Dans un atelier hanté par l’ire de Neptune déchaîné,
Secoué des flots frémissants qui hurlent leur rancune,
Un tableau maudit se dresse, captivant les esprits.
Sur la toile, Betty Boop, en robe de sang vêtue,
S’enroule d’un biafrais aux yeux verts, triste issue.
Jadis, EB, artiste de renom, quêtait la vie éternelle,
Persuadé que la femme en était la source immortelle.
Il peignait nymphes et hétaïres, pour percer ce mystère.
Mais son ambition l’aveugla, le menant au calvaire.
Un soir, rencontrant Mona Lisa, vampire marchande d’art,
Il se scella à la muse diabolique, troquant son âme contre gloire.
Il peignit alors son chef-d’œuvre, «Le Pacte», empli de vie,
Mais son corps se mit à dépérir, son esprit à se plier.
Aujourd’hui, Ernie, forme squelettique d’EB désincarné,
Erre de toile en toile, son âme vendue, condamné.
Implorant qu’on arrache la rose, son essence à jamais ligotée,
Car à quoi sert l’œuvre parfaite, sans l’artiste pour encore la rêver ?
Telle est la morale de cette fable tragique :
L’ambition démesurée mène à la sécheresse de l’artiste, qui ne peut jouir de son œuvre accomplie.
La quête de l’éternité a un prix trop élevé à payer,
Piégeant l’âme dans un suaire, si beau, si rose, soit-il, enchaîné à Mona Lisa La Naufrageuse.

eR.B. / Moove - Autoportrait 1
2019 - Acrylique, collage sur affiche 60x30 cm
Collection particulière

eR.B. / Moove - Autoportrait 2
2019 - Acrylique sur toile 60x60 cm
Collection particulière