La légende d'Ernie
un héros de Bretagne
Chant 2, Ou passait par une recette de grand-mère ?
EAT THE BABY
Faites préchauffer le four à 200°c pendant 4mn.
Déballez la pizza, otez le plastique. Jetez le tout à la poubelle. Prenez le bébé et faites cuire pendant de longues heures. Enfin, bouffez le bébé.. Vodkatitude.
Humour noir ? Ou bien sordide fait divers ?
J’ai le souvenir d’une grand-mère, quelque part aux Etats-Unis, ayant cuit au four ses petits enfants... Elle avait craqué, paraît-il, poussée à bout.
Absurde psychopathe ?
Il y a eu un temps ou offrir des bambins au brasier de Moloch était de bon goût. La définition de la folie n’ est qu’une question de justice, de contexte et d’intéret communautaire.

eR.B. - Eat the baby
2012 - 30x30 cm - carton à pizza -collection privée

eR.B. - Baby soup
2013 - disquette 3,5 pouces
Galerie AAART - Pont-Aven
Plus près de nous, dans les sombres abysses des archétypes fondateurs de nos civilisations périméditerranéennes, se cache encore le sacrifice d’Isaac par son père Abraham. Et pour qui doute encore, le prophète Mohamed, en 621, s’est vu contraindre à confirmer aux mères l’interdit coranique de l’infanticide : «Nous jurons [...] que nous ne tuerons jamais nos enfants».
Ce serment met en relief la pulsion mortifère des pères disposant du droit de vie ou de mort sur leurs enfants. Le complexe d’Œdipe, l’espoir de la disparition du Père, ne serait-il pas une manière d’équilibrer cette crainte fondamentale ?
On pourrait rejeter cette idée par la puérilité simplificatrice des archétypes. Mais la conscription pratiquée par les états lustrant leur vernis culturel, n’est-elle pas une forme légale du sacrifice communautaire des enfants à l’ivresse identitaire ?
L’Anarchie, souvent revendiquée par Ernie, cette résolution ultime de l’Œdipe, n’est-elle pas le cri désespéré de l’individu face au déterminisme anthropophage de nos sociétés consuméristes ?