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Je suis là : Salvatore Garau (2020), de Io sono à "Hello Wound"

  • Photo du rédacteur: Fabrice LAUDRIN
    Fabrice LAUDRIN
  • 8 mai
  • 12 min de lecture
Certificat du "Io Sono" sur le site www.artnobel.es
Certificat du "Io Sono" sur le site www.artnobel.es

Le souffle et l’énigme

En 2020, l’artiste italien Salvatore Garau installe à Milan une œuvre qui ne montre rien. Aucun objet. Aucun volume. Juste un espace vide, balisé au sol — 1,5 mètre par 1,5 mètre — désigné comme sculpture invisible. L’œuvre s’intitule Io sono : « Je suis ».

Elle est vendue 18 000 dollars.


L’objet de la transaction : un certificat d’authenticité, signé, accompagné d’instructions pour présenter l’œuvre. Aucun corps. Aucun support. Rien à voir. Et pourtant : tout à ressentir.


Ce geste, à première vue provocateur ou ironique, déplace en profondeur les repères esthétiques, économiques, ontologiques de l’art contemporain. Mais plus encore : il active une tension fondatrice. Car Io sono ne se contente pas de dire « ceci est une œuvre » ; elle affirme, avec une radicalité nue : « Je suis là ».


Or cette phrase — simple, minimale — est l’une des plus chargées du lexique existentiel. Elle marque le point d’émergence du sujet. Elle est, en-deçà du récit, en-deçà de l’identité, une inflexion dans le réel. Elle ne décrit rien : elle déclare une présence.


Ce texte propose de lire Io sono à partir de cette inflexion, comme une œuvre non du silence, mais du souffle. Une sculpture non d’absence, mais de blessure. Une adresse qui ne passe pas par l’image, mais par une tension invisible entre l’espace, la parole, et le regard. Car ce que Garau propose, c’est plus qu’une œuvre conceptuelle : c’est une forme minimale d’apparition.


Nous défendrons ici que Io sono articule un triple mouvement :

  1. Le “je suis là”, surgissement sans corps ;

  2. Le “hello world”, de l'apprenti codeur, comme programmation rituelle d’une présence ;

  3. Le “hello wound”, où la blessure devient la seule preuve d’existence.


Ce cheminement — de l’adresse brute à la cicatrice invisible — ouvre une clinique contemporaine de la présence. Il interroge notre rapport au visible, à la preuve, à la valeur. Il oblige à repenser ce que signifie “être là” dans un monde où tout, ou presque, exige d’être vu pour valoir.

Io sono ne montre rien. Mais elle contient tout ce qui reste quand le visible a disparu.


Le carré du rien : affirmer sans montrer

Il n’y a rien à voir.


Un carré vide, délimité au sol — 1,5 mètre de côté. Aucun objet. Aucune forme. Aucune matière. Et pourtant, Salvatore Garau affirme : Io sono — Je suis.


C’est là que tout commence : non par un objet, mais par un acte de désignation. L’espace devient sculpture par une simple adresse. L’œuvre ne montre rien ; elle affirme qu’il y a, et que ce il y a suffit à constituer un événement d’être.


Ce carré blanc, tracé sur le pavé de Milan devant la Galleria d’Italia, en mai 2020, n’est ni un socle, ni un vestige. C’est un lieu de tension pure : tension entre la visibilité attendue et la présence invisible ; tension entre l’objet manquant et l’énonciation pleine ; tension entre le regard qui cherche, et l’espace qui se tait.


Il faut rappeler le contexte. Nous sommes au début d’un basculement mondial. Les rues sont désertes. Les corps sont distants. Les souffles sont surveillés. Les galeries sont closes. C’est à ce moment précis que Garau installe Io sono : une œuvre sans corps, dans un monde sans contact.


Mais que fait exactement cette œuvre ? Elle désigne un endroit — et affirme qu’une sculpture y est. Et cela suffit. Il n’y a ni trucage, ni simulation. Le seul élément livré à l’acquéreur est un certificat, signé, accompagné d’instructions. L’espace doit être respecté. L’intention, protégée. L’absence, tenue.


À travers ce dispositif, l’artiste opère un renversement fondamental : il détache la présence de sa dépendance au visible. Il affirme qu’un acte d’être peut se produire sans aucun support matériel, sans trace, sans épaisseur. Et que cette présence invisible peut encore, aujourd’hui, toucher, troubler, valoir.


D’autres artistes ont approché cette ligne :– Kazimir Malevitch avec le Carré noir, concentré de silence pictural.– Yves Klein avec ses Zones de sensibilité picturale immatérielle, vendues contre de l’or, jeté ensuite dans la Seine.– Piero Manzoni avec le Fiato d’artista, ballons de souffle scellés, aujourd’hui décomposés.


Mais Garau va plus loin. Il ne montre rien. Il ne scelle rien. Il affirme. Il fait de la parole même le lieu de la sculpture. Io sono n’est pas un vide : c’est une affirmation nue. Une présence qui ne demande pas à être crue, mais à être tenue.


Et c’est cela qui fait scandale : non le prix, mais la radicalité. Ce que certains appellent provocation est en réalité une opération minimale, chirurgicale : soustraire toute image pour révéler la présence brute.


Le carré devient ainsi un seuil. Une frontière entre l’espace commun et un espace habité. Un seuil que l’on ne traverse pas, mais que l’on ressent. Il ne représente rien, il ne symbolise rien : il est, à la seule condition qu’on accepte de ne pas le remplir.


Ce geste — désigner un lieu et dire “je suis” — n’est pas une fiction. C’est un acte clinique. Il suppose un regard capable de ne pas exiger de preuve, un corps capable de ne pas se montrer, une pensée capable de ne pas clôturer.


Io sono ne s’adresse pas à l’œil. Il s’adresse à ce qui, en chacun, guette encore un endroit où apparaître sans être vu.


Je suis là : ce que signifie apparaître sans corps

“Io sono”.

Et c’est tout.

Pas de “je pense” cartésien, pas “je désire” lacanien, pas même “je suis une œuvre”.

Juste cette présence minimale, frontale, nue : Je suis là.


Mais qui parle ? Et surtout : à qui s’adresse ce souffle ?

Le carré est vide. Le spectateur est seul. Le corps de l’artiste est absent. Il ne reste que cette phrase suspendue, sans sujet, sans preuve. Et pourtant : elle insiste.


C’est ici que la vraie provocation commence. Car ce que Io sono exige, ce n’est pas de comprendre — c’est d’accepter que quelque chose soit là, sans support visible. Une présence qui ne se montre pas, qui ne s’offre pas, mais qui tient, comme un secret maintenu à bout de souffle.


“Io sono”, dans ce contexte, n’est pas une phrase. C’est une incision. Une coupure dans le réel. L’équivalent existentiel d’un post-it collé sur le vide, mais signé, encadré, et vendu.


Apparaître sans corps, aujourd’hui, est un scandale. C’est même presque une insulte à l’époque. Nous sommes envahis d’images, de visages, de filtres, de self-tracking, de chair exposée. “Être” semble ne plus valoir que s’il est visible. Alors que fait Garau ? Il désactive le corps, il efface la forme, il retire le spectacle — et il maintient la phrase.


C’est un geste brutal, mais tendre. Comme un silence en plein vacarme.

Le “je suis là” devient ici une sorte de signal de détresse ontologique. Une balise. Une tentative de tenir une place dans le monde, non par force, mais par friction minimale. Une adresse, sans destinataire clair. Une présence sans fonction.


Nous sommes là face à une inscription primaire. Une parole qui ne vient pas de la raison, mais d’un point plus profond : celui où le sujet se forme en creux, là où il ne peut plus s’appuyer sur rien — sinon sur ce dire fragile.


C’est un dire sans voix. Une parole qui ne vient pas d’un locuteur, mais d’un lieu. Et ce lieu, c’est ce carré. Ce petit carré de rien. Qui tient plus fort qu’une statue.


Dans ce contexte, le “je suis là” est une forme d’ultime. Une manière de ne pas céder. De rester là, même quand tout a disparu. Mieux encore : de dire qu’on est là parce que tout a disparu.


Alors oui, on peut rire. Oui, on peut dire que ce n’est pas de l’art. Mais il faudra aussi répondre à cette phrase : Et si le dernier geste artistique, c’était ça ? Dire “je suis là” sans forme, sans matière, sans rien — et espérer qu’un regard tienne le silence.


C’est cela, apparaître sans corps. C’est ne pas faire image. C’est résister par adresse, et non par apparence.


Et dans cette résistance nue, Io sono fait bien plus que provoquer : elle redevient une prière, une preuve de rien, mais une preuve quand même.

Car le “je suis là” ne s’explique pas. Il tient, ou il tombe.


Hello world : du code au souffle inaugural

Dans l’histoire de la programmation informatique, la phrase “Hello, world!” est un rite de passage. Elle est le premier message que l’on fait afficher à une machine lorsqu’on découvre un nouveau langage. C’est une simple commande, un test. Mais c’est aussi, toujours, un acte d’adresse.

Quelqu’un — ou quelque chose — dit : “Je suis opérationnel. Je suis là.”


Or que fait Io sono, sinon exactement cela ? Pas sous forme de bits, ni de lignes de code, mais sous forme d’espace désigné. Garau ne demande pas de montrer. Il ne demande pas de faire. Il demande de tenir un cadre où cette phrase tienne toute seule : Je suis.


C’est un Hello world inversé. Un Hello world qui ne cherche pas à lancer un programme, mais à exister dans un monde qui en a trop.


En 2020, pandémie, le “Hello, world!” ne fait plus rire personne. Le monde est à genoux. Les musées sont fermés. Les humains s’évitent. La programmation est partout. Les NFT montent. Les images saturent. Et dans cette surcharge, un carré de rien. Et dans ce carré : une phrase. Et dans cette phrase : un souffle qui code l’être.


“Hello world”, dans le langage des machines, signifie :

« Je suis fonctionnel. Je suis prêt à servir. »Mais ici, Io sono dit l’inverse :« Je ne sers à rien. Je ne montre rien. Je ne fais rien. Et pourtant, je suis là. »

C’est un bug volontaire dans la logique du système. Un code qui refuse de s’exécuter. Un programme dont la seule fonction est de ne pas produire d’image.

Et cela, dans le langage contemporain, est plus qu’un geste artistique. C’est une contre-inscription.


Garau ne produit pas. Il inscrit un point de présence non exécutable. Il ne lance pas une machine. Il l’empêche de fonctionner normalement. Et ce dysfonctionnement devient œuvre.

Ce Hello world là n’est pas optimiste. Il n’est pas naïf. Il n’est pas “Bonjour, tout va bien.” C’est un Hello world fatigué. Un Hello world qui dit :

“Je suis encore là. Malgré le vide. Malgré l’image. Malgré le code. Malgré la nécessité de prouver.”

C’est cela que Io sono parodie, retourne, fracture : le fait que l’on doive encore aujourd’hui passer par une procédure visible pour être reconnu comme réel.

Garau refuse cette procédure. Et pourtant, il exécute une commande. Il trace un carré. Il nomme l’œuvre. Il désigne l’espace. C’est un programme minimal. Mais il tourne.

Et ce qu’il affiche, ce n’est pas un “Hello world”. C’est un “Hello wound”.

Un code de blessure. Une ligne qui ne sert à rien, mais qui ouvre une brèche.


Hello wound : l’œuvre comme blessure d’existence

Il faut maintenant entendre ce que cette œuvre dit vraiment.


“Io sono”, au-delà de la déclaration, est une faille. Une affirmation portée au bord de la disparition. Ce n’est pas un “je suis là” triomphant. Ce n’est pas une présence pleine, enracinée, assurée. C’est un appel sans voix, une survivance, un murmure resté debout malgré le retrait du corps.

Je suis là, oui — mais dans un monde vidé, reconfiguré, blessé.


Mai 2020. La terre entière tourne au ralenti. Les gestes sont suspendus. Les visages sont masqués. Le souffle est suspect.

Et dans ce contexte, dire Io sono devient un geste radical. Car le souffle, ici, n’est plus un médium — il est un risque. Une menace. Une fracture. Et pourtant, Garau choisit ce médium. Il vend un souffle sans corps, dans un monde où le souffle est devenu contagieux.

Ce n’est pas une coïncidence. C’est un diagnostic.


Io sono est une œuvre de symptôme, au sens clinique. Elle ne se contente pas de refléter un contexte — elle agit comme une mise en tension de ce contexte. Elle prend le lieu exact de la blessure — l’absence, le vide, la disparition — et elle y inscrit une affirmation.


Mais cette affirmation est paradoxale. Elle n’est pas pleine. Elle est marquée. Fragile. Elle tient dans un carré de ruban adhésif. Elle repose sur un document imprimé et signé. Elle est offerte au regard comme un corps absent, mais certifié.


C’est cela, le Hello wound :

une tentative d’apparaître là où l’apparition blesse, une adresse qui se sait entamée, un “je suis là” qui saigne dans son propre silence.

Et cette blessure n’est pas cachée. Elle est exposée. L’œuvre ne dissimule rien. Elle ne cherche pas à séduire, à convaincre, à décorer. Elle se tient là, dans son inadéquation volontaire.


Car l’art conceptuel, à ce niveau de dépouillement, ne peut plus se contenter d’être ironique. Il doit prendre position dans la douleur du monde. Et ici, Garau le fait sans posture spectaculaire. Il prend la parole du sujet blessé — et il la laisse flotter dans l’espace.

Il n'y a pas de représentation. Il n'y a pas de message. Il n'y a que ce résidu de parole nue : Io sono.

Et si cela coûte 18 000 dollars, ce n’est pas un hasard. C’est le prix du symbole. Le prix du Rien assumé. Le prix d’une parole qui ne se retire pas.


On peut rire de cette somme. Mais peut-on rire d’un souffle vendu sans corps ? Peut-on se moquer d’un cadre où quelqu’un a osé dire “je suis là” — sans preuve ?

Le Hello wound, ici, devient une éthique. Ce n’est pas une esthétique du vide. C’est une responsabilité du manque. C’est dire : je me tiens là, au bord, même sans forme, même sans visage, même sans bras.


Et cela, dans l’histoire de l’art, n’est pas rien. C’est ce que les ballons pourris de Manzoni tenaient encore. C’est ce que le Carré noir de Malevitch murmurait dans sa géométrie muette. C’est ce que le silence de Klein disait à voix basse entre ses bleus.

Mais ici, Garau va plus loin. Il ne montre rien. Il n’invente rien. Il se tient là, comme un point de suture.


Io sono est la blessure que le monde numérique ne peut absorber. C’est une œuvre qui ne circule pas. Qui ne s’imprime pas. Qui ne se partage pas. C’est un acte d’apparition non reproductible, car non visible.

Et cela, en 2020, est presque une déclaration de guerre.


Garau ne dit pas : “Voici une œuvre.” Il dit : “Voici une blessure de présence. Tenez-la. Et voyez si vous pouvez encore la supporter.”


Ce qui reste : vers une psychanalyse du souffle

Une œuvre qui ne montre rien. Un souffle sans corps. Un carré vide désigné comme présence.

Et pourtant, quelque chose reste.


Ce qui reste, ce n’est pas l’image. Ce n’est pas la matière. Ce n’est même pas le document. Ce qui reste, c’est une oscillation dans le réel. Une ligne de faille. Une tension qui ne se résorbe pas.

Io sono n’a pas de forme, mais il a une adresse. Et c’est cela que l’on reçoit : une parole sans support.


Alors comment penser cela cliniquement ? Comment entendre cette œuvre comme autre chose qu’un geste conceptuel ? Il faut ici opérer un déplacement : cesser de chercher ce que l’œuvre “représente” — et commencer à écouter ce qu’elle active.


Elle active une chose très précise :

la possibilité d’un sujet de se dire, même sans se montrer, la possibilité de tenir dans le monde, même sans corps visible, la possibilité de respirer encore, même si ce souffle ne produit rien.

C’est cela qu’on peut appeler, sans emphase, une psychanalyse du souffle.

Une psychanalyse où il ne s’agit plus de reconstituer une histoire, ni de relier des signes, mais simplement de reconnaître qu’un “je suis” peut exister sans ancrage, sans figure, sans image.

Et qu’il faut, pour cela, un cadre.


Ce cadre, c’est le carré. Ce carré qui ne contient rien, mais tient l’apparition. Ce carré qui ne cadre pas un objet, mais un acte d’être.

Dans l’espace thérapeutique, ce carré est l’équivalent d’un silence tenu. D’un moment où le patient ne dit rien, mais où quelque chose a lieu. C’est la zone où le langage n’est pas encore là, mais où le sujet insiste. C’est l’espace du souffle. Non pas celui de la parole, mais de la survivance.


Io sono ne raconte rien. Il ne montre rien. Il reste.

Et c’est ce reste qui compte.

Parce qu’il dit : on peut encore affirmer quelque chose, même dans le vide. On peut encore tenir une présence, même dans l’absence. On peut encore faire acte, même sans œuvre.

C’est là que réside la puissance exacte de Io sono. Non dans sa vente. Non dans son scandale. Mais dans ce qu’il exige de celui qui regarde :

Qu’il accepte de ne rien voir. Qu’il accepte de ne pas comprendre. Et qu’il reste quand même.

Le carré est toujours là. L’espace est toujours vide. Mais ce vide, désormais, est habité.

Il contient un souffle.

Et ce souffle dit, sans voix :“Je suis là.”Et cela, dans le chaos du monde, est une forme de courage.


Bibliographie :


 Ouvrages théoriques et critiques

Baudrillard, J. (1968). Le système des objets. Paris : Gallimard.

Barthes, R. (1980). La chambre claire. Paris : Seuil.

Bion, W. R. (1962). Learning from Experience. London: Heinemann Medical.

Camus, A. (1942). Le mythe de Sisyphe. Paris : Gallimard.

Didi-Huberman, G. (1992). Ce que nous voyons, ce qui nous regarde. Paris : Les Éditions de Minuit.

Duchamp, M. (1973). The Writings of Marcel Duchamp. Ed. Michel Sanouillet & Elmer Peterson. New York: Da Capo Press.

Klein, Y. (1959–1962). Zones de sensibilité picturale immatérielle (œuvre conceptuelle, documentation Galerie Iris Clert).

Malevitch, K. (1915). Le Carré noir (œuvre picturale, documentation posthume, Stedelijk Museum).

Manzoni, P. (1960). Fiato d’artista (œuvre conceptuelle, Fondazione Piero Manzoni, Milan).

Nancy, J.-L. (1996). Être singulier pluriel. Paris : Galilée.

Winnicott, D. W. (1971). Playing and Reality. London: Tavistock Publications.

Yalom, I. D. (1980). Existential Psychotherapy. New York: Basic Books.


Articles académiques et critiques

Moeller, H.-G. (2021). The Michelangelo of Profilicity. Media Studies Asia.https://www.mediastudies.asia/the-michelangelo-of-profilicity-hans-georg-moeller-on-salvatore-garau

Barbe, N.-B. (2022). De la merde d'artiste de Piero Manzoni aux sculptures invisibles de Salvatore Garau. Bès Éditions.


Articles de presse et sources numériques

Dafoe, T. (2021, June 3). An Italian Artist Auctioned Off an ‘Invisible Sculpture’ for $18,300. It’s Made Literally of Nothing. Artnet News.https://news.artnet.com/art-world/italian-artist-auctioned-off-invisible-sculpture-18300-literally-made-nothing-1976181

Taggart, E. (2024, October 5). Italian Artist Sold an ‘Invisible Sculpture’ at Auction for $18,300. My Modern Met.https://mymodernmet.com/invisible-sculpture-salvatore-garau

Martin, F. J. (2021, June 4). Salvatore Garau’s invisible sculptures ask you to ‘activate the power of the imagination’. Dazed.https://www.dazeddigital.com/art-photography/article/53086/1/an-italian-artist-has-sold-literally-nothing-for-12900-garau











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