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Notice d’inventaire n°2 — Cette tête ne pense pas. Micro-exposition d'Objets Restés sur le Seuil

  • Photo du rédacteur: Karl Morysidès
    Karl Morysidès
  • 31 mars
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 avr.

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Sur le rebord de la fenêtre, une tête phrénologique.

Ce crâne ne pense pas.

Il ne rêve pas non plus.

Il désigne.

Sur sa surface : des noms, des zones, des promesses.


La colère est ici, juste au-dessus de l’oreille gauche.

La tendresse, là, entre la ligne du front et l’arc du désir.

Et au sommet du crâne : la foi en la mesure.

Ce fut une époque.

On appelait cela la phrénologie.

Une tentative pour lire l’âme comme une carte, pour localiser l’invisible.


On y croyait.

Fort.

Scientifiquement.

Méthodologiquement


Puis on a cessé d'y voir Vérité.


Mais certains cartographient encore — sans lignes, sans organes, sans certitude.

Le sujet, lui, ne tient pas dans les cases.

Il déborde, il dérive, il dissimule.

Il joue à croire qu’il est lisible, pour ne pas entendre ce qui, en lui, parle autrement.


Ce crâne est une boutade sérieuse.

Un rappel que la science, parfois, veut trop savoir.

Et que la psychanalyse, elle, se tient ailleurs —dans ce qui échappe à la carte,

dans ce qui insiste sans localisation,

dans ce qui revient sans organe.


Regardez-le, ce crâne.

Il ne vous dira rien.

Mais peut-être entendrez-vous, derrière lui, quelque chose qui vous regarde.

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Ouvrages fondateurs :

Franz Joseph Gall, Crâniologie, ou découvertes nouvelles concernant le cerveau, le crâne, et les organes (1807). Cet ouvrage présente les découvertes initiales de Gall sur la relation entre la structure du crâne et les facultés mentales.​

François Joseph Victor Broussais, Cours de phrénologie (1836). Broussais, médecin français, propose ici une synthèse des enseignements de la phrénologie.

Hippolyte Bruyères, La phrénologie, le geste et la physionomie (1847). Cet ouvrage explore les liens entre la phrénologie, les gestes et l'expression faciale.​




Critiques et débats :

Pierre Flourens, Examen de la phrénologie (1851). Flourens, physiologiste français, critique la théorie de Gall en remettant en question la localisation des fonctions cérébrales.​

Louis Francisque Lélut, Rejet de l'organologie phrénologique de Gall et de ses successeurs (1843). Lélut propose une analyse critique des fondements de la phrénologie.​


Études historiques et analyses modernes :

Georges Lanteri-Laura, Histoire de la phrénologie : l'homme et son cerveau selon F. J. Gall (1970). Cet ouvrage retrace l'évolution de la phrénologie et son impact sur la compréhension du cerveau humain.​

Marc Renneville, Le langage des crânes. Une histoire de la phrénologie (2000). Renneville offre une perspective contemporaine sur l'histoire de la phrénologie et ses implications sociales.​

Stephen Jay Gould, La Mal-mesure de l'homme : l’intelligence sous la toise des savants (1983 ; nouvelle édition revue et augmentée en 1997). Bien que traduit de l'anglais, cet ouvrage analyse les erreurs scientifiques liées à la mesure de l'intelligence, incluant une critique de la phrénologie.​


Articles et ressources complémentaires :

Loïc Rignol, « La phrénologie et le déchiffrement des races : savoir, pouvoir et progrès de l’Humanité », dans L'idée de "race" dans les sciences humaines et la littérature (2003). Cet article examine le rôle de la phrénologie dans les discours sur la race et le progrès humain.



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