top of page

Pensée brute : Léonard avait déjà tout effacé – Yves Klein n’a rien inventé

  • Photo du rédacteur: Fabrice LAUDRIN
    Fabrice LAUDRIN
  • 18 mars
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 mars

ree

On nous vend Yves Klein comme l’inventeur du vide, comme celui qui aurait dépassé la matière, osé la disparition, pulvérisé la représentation dans un bleu souverain. Un prophète, un alchimiste, un messie du rien. Mais c’est une farce, une illusion pour amateur de concepts creux. Klein n’a fait que signer ce que Léonard de Vinci avait déjà compris cinq siècles plus tôt, et avec une radicalité infiniment plus perverse et plus puissante.


Parce que Klein, lui, a eu besoin de nommer son vide, de l’entourer de cérémonies, de brevets, de gestes ridicules où il se prend pour un démiurge, pour un homme qui ose ne rien montrer. Mais un vrai maître n’a pas besoin d’un brevet, il n’a pas besoin de faire la publicité de son absence. Léonard, lui, a dissous l’image sans l’annoncer, sans le revendiquer, sans vendre son effacement comme un happening. Il n’a pas déclaré la guerre à la figuration, il l’a sabotée de l’intérieur.


Regarde l'œil de la Joconde. Pas de bleu Klein. Pas de grand manifeste. Juste une faille.

Il n’est pas là, il est en train de disparaître.

Il ne capte pas, il fuit.

Il ne se donne pas, il manque.

Léonard n’a pas besoin d’un monochrome pour installer le vide. Il le glisse dans la rétine de son spectateur, il l’infiltre dans un regard qui ne livre rien, une dérobade programmée, une présence qui n’a jamais existé.


Klein ? Il vide une galerie et fait croire à un acte radical.

Léonard ? Il peint une image qui s’auto-annule, une présence qui se consume dans son propre mystère, un effacement qui ronge lentement l’esprit de celui qui regarde.

Klein laisse une salle vide et annonce son triomphe. Léonard installe un vide sous nos yeux et nous laisse envoûtés par son absence.

L’un est un illusionniste.

L’autre est un stratège du réel.


Ce que Klein cherche, c’est le scandale, le choc, la proclamation de son effacement.

Ce que Léonard fabrique, c’est une disparition lente et parfaite, une dissolution qui nous possède sans que nous en ayons conscience.


Léonard n’a pas eu besoin d’être Klein pour faire disparaître l’image.

Klein n’a jamais su être Léonard.

Site propulsé par le Cercle Franco-Autrichien de Psychanalyse - 2025

8 rue de Rozambidou F-29930 Pont-Aven

Tous les textes et graphismes n'engagent que leurs auteurs... et ne sont pas libres de droits.

bottom of page