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Didi-Huberman : L’image survivante : Le seuil entre mémoire et visible

  • Photo du rédacteur: Fabrice LAUDRIN
    Fabrice LAUDRIN
  • 16 févr.
  • 2 min de lecture



L’Image survivante, Histoire de l'art et temps des fantômes

 – Georges Didi-Huberman

Dans L’Image survivante (2002), Georges Didi-Huberman reprend le concept d’image-souvenir d’Aby Warburg pour explorer comment les images traversent le temps en tant que vestiges vivants, traces d’un passé qui ne cesse de revenir. Plutôt que de considérer les images comme des représentations fixes, il les décrit comme des entités mouvantes, des réservoirs de mémoire, capables de se réactiver dans de nouveaux contextes.


Le livre se structure autour de l’idée que l’image est une survivance, une Nachleben (concept warburgien), c’est-à-dire une réapparition de formes anciennes dans des époques ultérieures, souvent sous une nouvelle forme. Chaque image porte en elle une charge émotionnelle et historique, qu’elle transmet à travers ses mutations, révélant un dialogue entre le passé et le présent.


Didi-Huberman illustre cette survivance à travers l’art de la Renaissance, les fresques, les sculptures antiques et la peinture contemporaine. Il montre que les images ne sont jamais de simples reproductions du réel, mais des fragments de mémoire, des lieux de tension entre présence et absence, visible et invisible. Chaque image devient ainsi un seuil, un espace entre deux temporalités, entre l’ici et l’ailleurs.


Intérêt pour la Psychanalyse du Seuil

L’Image survivante résonne profondément avec la Psychanalyse du Seuil, en particulier par son exploration des espaces de transition et des temporalités multiples. Pour la Psychanalyse du Seuil, l’interstice est un lieu dynamique où passé, présent et futur coexistent, et Didi-Huberman fournit une grille visuelle et temporelle pour penser ces seuils dans l’art.

L’image comme interstice : L’image n’est plus une simple surface, mais un passage, un seuil entre le visible et l’invisible, entre ce qui a été et ce qui pourrait être. Elle devient un espace où le vide prend sens, où l’absence se transforme en mémoire vivante.

Temporalité hybride : Le concept de Nachleben entre en résonance directe avec la notion de temporalité du seuil, où passé et futur ne sont jamais linéaires, mais coexistent dans une forme suspendue.

Le vide comme moteur d’image : Là où Didi-Huberman parle de lacune et de survivance, la Psychanalyse du Seuil voit le vide comme un espace créatif, un interstice où de nouvelles formes émergent. L’image survivante devient un lieu de transformation, un pont entre les temps et les mondes.


Courte biographie de Georges Didi-Huberman

Né en 1953 à Saint-Étienne, Georges Didi-Huberman est historien de l’art et philosophe, spécialiste de la théorie de l’image. Il enseigne à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris. Son travail, influencé par Aby Warburg, Michel Foucault et Walter Benjamin, explore les dynamismes visuels et temporels des images à travers l’histoire de l’art. Parmi ses ouvrages les plus marquants figurent Devant l’image (1990), L’Image survivante (2002) et Écorces (2011). Il est reconnu pour sa capacité à croiser les disciplines et à révéler les puissances cachées de l’image.


Notice bibliographique

Didi-Huberman, G. (2002). L’Image survivante : Histoire de l’art et temps des fantômes selon Aby Warburg. Paris : Éditions de Minuit.


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